Le fitness prend son envol en plein air
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Sylvie Roman, journaliste pour le magazine Acteurs du Sport a consacré un article concernant le fitness Outdoor. Afin de mieux cerner les spécificités de la discipline et pour expliquer le phénomène grandissant du fitness Outdoor, Nicolas Lovera, gérant de Playgones a répondu à ses questions.
Voici un extrait de l’article « Le fitness prend son envol en plein air » du magazine Acteurs du sport dans le numéro 201 d’août-septembre 2018.
Le fitness prend son envol en plein air
Depuis plusieurs années, le fitness a poussé les murs, pour se pratiquer en plein air, interférant directement avec l’espace public. Les usages ont évolué et les publics se sont élargis. Les collectivités doivent en tenir compte dans la localisation et la conception de ces équipements.
« En tant que constructeur d’équipements de sports in et outdoor, on constate vraiment ce phénomène. Il y a une porosité entre le type de sports pratiqués, les différents pratiquants, occasionnels ou plus assidus. Ainsi, les équipements ne sont pas dévolus à une seule approche. Ils doivent jouer la complémentarité, et être conçus dans ce sens », indique Nicolas Lovera, gérant de Protec Sport.
Analyser les besoins
La conception d’un site de fitness de plein air doit commencer par l’analyse des publics visés (jeunes, sportifs assidus, personnes éloignées du sport…). Les clubs, et peut-être plus inattendu, les coachs sportifs qui utilisent ces installations pour y délivrer leurs cours doivent également être pris en compte. Le lieu d’implantation pressenti, à proximité d’une plaine sportive, d’un lycée, le long d’un parcours de santé, influence également les pratiques. « Le plus important est que les sites soient fréquentés, utilisés par un plus grand nombre et des pratiquants divers », confirme Alain Breysacher, adjoint aux sports d’Yvetot. La ville a installé deux sites dédiés aux pratiques de plein air. Le premier est situé dans la plaine des sports, à proximité des gymnases et des stades de rugby, dans le cadre de la politique de sport-santé vers un public le plus large possible. Les équipements sont des mobiles classiques de type rameur, vélo, etc.
Cependant, le retour d’expérience montre qu’ils nécessitent un entretien relativement important, ne sont pas toujours bien utilisés, ou sont parfois détournés de leur fonction. Aussi, pour son deuxième site (environ 25 000 euros, sol compris), la ville s’est tournée vers un autre type d’équipement (AirFit), compact et plus complet. « Une structure fixe nécessitant moins d’entretien, avec peu de risques de blessures et de détournements d’usages, et présentant à la fois de la musculation, du fitness, des étirements et le sac de frappe, excellent pour travaille le cardio », précise Alain Breysacher, ancien kinésithérapeute dans un club de sport.
Proposer des solutions multiples
À l’instar de ce que l’on constate à Rennes par exemple, on assiste à un glissement de l’utilisation des différents types d’équipements. Fin 2016, la ville a inauguré un plateau pour le street workout (30 000 euros environ pour 100 m2), fréquenté par un public qui va bien au-delà des seuls pratiquants de ce sport de haut niveau. Un deuxième site, plus grand public, vient d’être livré, le long d’un parcours de santé, signalé avec de nombreux pictogrammes et des indications pour les différents usages et publics. « Les deux équipements ont été coconçus avec des utilisateurs, et élargis au maximum des besoins exprimés », explique le directeur des services sportifs. Loin d’être élitistes, ils s’adressent au plug grand nombre, pour des utilisateurs qui passent d’une pratique sportive à l’autre, tendance actuelle du sport de plein air.
« Les agrès de type vélos elliptiques ou rameurs, sont plus adaptés à des pratiquants occasionnels, des personnes qui redécouvrent les activités physiques, ou encore, sont un bon support pour les personnes plus âgées, leur permettant de bouger, tout en recréant un lien social », témoigne Nicolas Lovera.
Mais poser des équipements dans un site ne suffit pas. Aider à leur manipulation, donner des conseils ou faire des démonstrations est primordial si la collectivité souhaite vraiment une bonne utilisation. Les applications pour téléphone mobile sont un plus indéniable. Elles permettent de se tourner vers d’autres publics, jeunes, mais aussi des gens éloignés de ce type de sport, grâce à un côté ludique et « branché ». C’est la vraie tendance de demain, qui accompagne au mieux les pratiquants de tous niveaux. Si peu de concepteurs d’équipements proposent ces facilités connectées, on trouve une myriade d’applications téléchargeables pour smartphones, avec même des sites de comparaison en ligne, et des communautés d’utilisateurs connectés se forment autour du sport de plein air, y compris pour utiliser les agrès. « L’application qui accompagne le nouveau site offre une vraie liberté aux clubs et aux particuliers », souligne l’adjoint aux sports d’Yvetot.
Bien choisir la localisation
La NF EN 16630 (norme européenne déclinée pour la France) s’applique aux « Modules fixes d’entraînement physique de plein air ». Sont concernés les agrès mobiles de type vélos, rameurs, et les modules fixes, comme les espaliers ou les barres de gymnastique. En tout premier lieu, les « modules d’entraînement physique » ne doivent pas être installés à proximité immédiate des aires de jeux pour enfants (norme NF EN 1176). Cependant, si pour des raisons de commodité, mais aussi, comme le souligne Nicolas Lovera
« pour amener des parents, et surtout des femmes à la pratique d’une activité physique »,
il est très intéressant d’installer ce type de module à proximité des aires de jeux, avec des préconisations de bon sens. La norme NF EN 16630 précise ainsi que « les modules d’entraînement doivent être séparés de barrières ou autre », ou à « une distance appropriée ». L’espace autour de chaque appareil fait aussi l’objet de préconisations précises. Le distinguo est fait entre l’espace occupé au sol par le module, l’espace d’exercice et l’espace d’évolution ! L’espace nécessaire pour réaliser les exercices sur le module est plus important que l’emprise au sol. L’espace d’évolution signifie la zone nécessaire pour monter sur le module, bouger, etc. Ces considérations sont loin d’être anecdotiques car en découle la superficie nécessaire à consacrer à l’installation sportive, la préparation du sol, et donc son coût.
Pour plus d’infos : https://www.acteursdusport.fr/article/le-fitness-prend-son-envol-en-plein-air.12236